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Intervenant à l’ouverture de la Conférence ministérielle, M. Nasser Bourita a affirmé que les Pays à Revenu Intermédiaire constituent le véritable baromètre de l’état du développement durable dans le monde, ajoutant que ces pays sont la "classe moyenne de la société internationale", celle qui porte l’économie et étalonne le niveau de développement.
Il a, dans ce sens, mis en avant leur place et leur poids dans l’économie mondiale, leurs atouts et leur dynamisme démographique, ainsi que leur diversité et leur représentativité géographique et culturelle, notant qu’ils sont aussi un levier systémique pour la paix et de la stabilité régionales et internationales. "C’est au sein des Pays à Revenu Intermédiaire que nous observons quelques-unes des plus belles success stories économiques et sociétales, et des expériences les plus inspirantes de progrès et de réformes, menées dans l’adversité", a-t-il enchaîné, soutenant que ces pays sont une source d’inspiration et de motivation pour les nations du monde, dans ce contexte international perturbé.
Le ministre a, à cet égard, relevé qu’une bonne santé des économies des Pays à Revenu Intermédiaire est bénéfique pour l’ordre économique mondial et même pour l’Ordre mondial tout court, soulignant, en outre, que ces pays sont confrontés à des défis similaires notamment la stagflation continue, le fardeau de la dette qui ne cesse de croître et l’accès au financement international, qui devient de plus en plus difficile, entravant la marche vers les objectifs de développement durable.
D’autre part, M. Bourita a indiqué que les écarts dans la coopération pour le développement se sont accentués, au moment même où les Pays à Revenu Intermédiaire ont, plus que jamais, besoin d’une attention particulière, faisant observer qu’une coopération soutenue est nécessaire pour renforcer l’investissement dans le développement durable et préserver la dynamique de développement qu’ils ont pu instaurer.
Il a, par ailleurs, affirmé que cette conférence est outillée pour être un formidable levier d’action internationale, économique d’abord et avant tout, aux bénéfices de tous ses membres, individuellement et collectivement, appelant à prendre conscience de l’importance de ces pays, et à mesurer les défis auxquels ils doivent faire face. Selon lui, les Pays à Revenu Intermédiaire doivent avoir l’ambition de sortir du "piège à revenu intermédiaire".
A ce titre, la stabilité politique, le progrès économique et la prospérité sociale ne sont ni un monopole ni un cartel, a-t-il dit, précisant qu’ils ne sont rien d’autre que le capital universel de la société des Nations, si elle veut être une Communauté internationale sans laissés-pour-compte.
Les Pays à Revenu Intermédiaire doivent, aussi, avoir l’ambition d’ancrer l’idée que ce groupement n’est pas un "sous-groupe", a poursuivi le ministre, expliquant qu’il s’agit bien d’un groupement à part entière fort en nombre (108 pays, avec 75% de la population du monde), environ 30% du PIB mondial et une forte diversité géographique, économique, sociologique et culturelle; avec des niveaux de développement cohérents et homogènes, où ce qui rassemble est bien plus substantiel que ce qui différencie.
Le ministre a également invité les pays à revenu intermédiaire à avoir l’ambition de recapitaliser autour de leurs atouts, et à remobiliser autour de leurs défis et surtout être, chacun dans sa région, des acteurs du développement régional, et tous ensembles, des vecteurs du développement interrégional et international.
Il a, sur un autre registre, souligné que cette réunion de haut niveau est capitale, et qu’elle doit marquer une rupture, faisant remarquer que c’est pour cela, aussi, que le Maroc a souhaité briguer la présidence du Groupe des amis des Pays à Revenu Intermédiaire afin de contribuer à donner un nouvel élan à l’action de ce groupement. À cet égard, il a exprimé la conviction que l’action des pays à revenu intermédiaire devrait cibler trois priorités fondamentales à savoir : repositionner le groupe des Pays à Revenu Intermédiaire comme une plateforme opérationnelle qui pèse dans la gouvernance économique mondiale et repositionner la coopération internationale pour le développement.
Il s’agit aussi de repositionner la coopération et le partenariat au sein même du groupe des Pays à Revenu Intermédiaire, à travers des projets structurants et novateurs dans les domaines d’intérêt commun, a-t-il soutenu, notant que c’est à ce titre que le Maroc, agissant sous la Vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, a toujours placé la coopération économique et technique avec ses partenaires, en tant que priorité fondamentale de sa politique extérieure.
M. Bourita a affirmé, dans ce sens, que le Maroc a développé, notamment avec les pays africains frères, des partenariats stratégiques, notant que ces partenariats ont été établis selon une démarche globale, intégrée et inclusive, basée sur la solidarité, le co-développement et s’inscrivant dans une logique d’intégration régionale, créatrice d'un espace favorable aux investissements et aux échanges.
Il a rappelé, dans ce cadre, des initiatives et des projets de coopération ambitieux et structurants ont vu le jour sous l’impulsion personnelle de SM le Roi, dans des secteurs stratégiques pour le développement dans les domaines de l’agriculture, la santé, l’énergie, les banques et les infrastructures de base, citant, entre autres, le projet du Gazoduc africain-atlantique Nigéria-Maroc, l’Initiative Royale pour faciliter l’accès des Etats africains du Sahel à l’océan atlantique et les projets d’envergure de production de fertilisants dans plusieurs pays africains en vue de contribuer à la sécurité alimentaire dans ce contient.