S’exprimant à l’ouverture de la 3ème Conférence pair-à-pair du programme Euromed Migration V, qui se tient les 9 et 10 novembre sous le thème "Partenariats migratoires multilatéraux pour un développement durable dans la région euro-méditerranéenne", M. Yazourh a soutenu que "les échanges humains demeurent une chance, une opportunité et un potentiel porteur d’avenir à nos sociétés respectives", mettant l’accent sur l’apport positif de la migration sur le plan économique. "Ce sont souvent des populations jeunes, éduquées et formées qui répondent à une demande de travail non remplie par le marché local", a-t-il fait remarquer, ajoutant que les migrants contribuent aussi à l’enrichissement culturel des sociétés d’accueil en apportant des idées nouvelles et une volonté de réussir, qui contribuent au dynamisme de la société.

"Il est temps d’agir en faveur des migrations sûres, ordonnées, régulières et bénéfiques pour tous, d’inverser la tendance, et de mettre fin à la perception négative installée à tort dans notre région", a souligné l’Ambassadeur, Directeur Général.

Il a, dans ce sens, appelé à une action conjointe en faveur d’un agenda positif commun qui considère la question migratoire "comme un levier de développement et non comme un obstacle, comme une chance et non comme un danger".

De par sa position géographique, le Maroc a depuis longtemps intégré la migration parmi ses priorités, a, par ailleurs, relevé M. Yazourh, notant que le Royaume est aujourd’hui un pays de départ, de transit, mais aussi d’installation.

Le Maroc a fait preuve d’engagement envers cette question au fil des années, aussi bien au niveau national, régional qu’international, et a aussi "démontré être un partenaire crédible et disposé à travailler dans un esprit de responsabilité et de solidarité sur les aspects migratoires avec l’ensemble de ses partenaires", a-t-il assuré.

Au niveau national, le Royaume adopte, sous la clairvoyance de SM le Roi Mohammed VI, une politique migratoire basée sur deux stratégies nationales, à savoir la Stratégie nationale d’immigration et d’asile et la Stratégie nationale pour les Marocains résidant à l’étranger, a indiqué M. Yazourh, rappelant que celles-ci protègent les droits et libertés fondamentales aussi bien des étrangers résidant au Maroc que des Marocains résidant à l’étranger.

Ces deux stratégies, a-t-il précisé, "sont mises en œuvre en coopération et en coordination avec les pays voisins africains et européens, afin de faire en sorte que la migration depuis et vers le Maroc se déroule de la manière la plus sûre, la plus ordonnée, et la plus régulière possible, et de manière à réduire autant que possible les risques d’exploitation, de traite et d’abus".

Sur le plan international, le Maroc a soutenu depuis longtemps l'élaboration d’un cadre de gouvernance internationale de la migration, a ajouté M. Yazourh, soulignant que le Royaume participe activement aux travaux du Forum mondial sur la migration et le développement, dont il a assuré, en 2017-2018, la co-présidence avec l’Allemagne et qu'il a accueilli, sur ses terres, en décembre 2018, la Conférence intergouvernementale pour adopter le Pacte de Marrakech pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

"Le Royaume est également engagé en faveur de la question migratoire dans la région euro-méditerranéenne, aussi bien au niveau bilatéral, que dans les cadres régionaux, notamment l’Union pour la Méditerranée et le Dialogue 5+5", a poursuivi M. Yazourh, mettant en avant l'adhésion du Maroc à des processus de dialogues structurés et profonds et des actions de coopération concrètes et multiformes avec l’Union européenne et plusieurs de ses États membres.

Ont également pris part à cette cérémonie d'ouverture, le directeur général du Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD), Michael Spindelegger et l'ambassadrice de l'Union européenne (UE) au Maroc, Patricia Llombart Cussac. Co-organisée par l’ICMPD et le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, avec le soutien de l’UE, cette rencontre vise à faire le point sur les avancées de la gouvernance des migrations dans la région euro-méditerranéenne quatre ans après l’adoption du Pacte de Marrakech et d’explorer de nouvelles approches de coopération internationale pour une gestion efficace, novatrice, responsable et mutuellement bénéfique de la migration et de la mobilité.