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Déclaration
S’agissant du cadre de la TICAD, elle ne constitue pas une réunion de l’Union Africaine, mais un cadre de partenariat entre le Japon et les pays africains avec lesquels il entretient des relations diplomatiques. La TICAD fait, ainsi, partie des partenariats africains, comme il en existe avec la Chine, l’Inde, la Russie, la Turquie ou encore les Etats-Unis, et qui ne sont ouverts qu’aux Etats africains reconnus par le partenaire. En conséquence, les règles de l’Union Africaine et son cadre de travail, que le Maroc respecte entièrement, ne s’appliquent pas en l’occurrence.
Concernant l’invitation, il a été convenu dès le départ et avec l’accord de la Tunisie, que seuls pourront prendre part à la TICAD, les pays ayant reçu une invitation cosignée par le Premier Ministre Japonais et le Président tunisien. Une note verbale officielle diffusée par le Japon, le 19 août 2022, souligne explicitement que cette invitation cosignée est « l’unique et authentique invitation sans laquelle aucune délégation ne sera autorisée à participer à la TICAD 8 », en précisant que « cette invitation n’est pas destinée à l’entité mentionnée dans la note verbale du 10 août 2022 », c’est-à-dire l’entité séparatiste. C’est dans ce cadre que 50 invitations ont été envoyées aux pays africains qui ont des relations diplomatiques avec le Japon. La Tunisie n’avait donc pas le droit d’établir un processus d’invitation unilatérale, parallèle et spécifique à l’entité séparatiste, contre la volonté explicite du partenaire japonais.
Le communiqué de la Tunisie fait preuve de la même approximation sur la position africaine. Cette position a toujours été fondée sur une participation inclusive des Etats africains, et non pas des membres de l’UA. Elle est fondée sur la Décision 762 du Sommet de l’UA, qui précise que le cadre de la TICAD n’est pas ouvert à tous les membres de l’UA, et que le format est défini par la même décision et par les arrangements avec le partenaire. Même la résolution du Conseil exécutif de Lusaka de Juillet 2022, s’est contenté d’« encourage[r] l’inclusivité » tout en la conditionnant par « la conformité avec les décisions pertinentes de l’UA », en l’occurrence la Décision 762.
Pour ce qui est du fond de la neutralité et de la référence du Communiqué au "respect des résolutions des Nations Unies" par rapport à la question du Sahara, il faut rappeler que l’abstention surprenante et inexpliquée de la Tunisie lors de l’adoption de la résolution 2602 du Conseil de Sécurité, en octobre dernier, jette un doute sérieux et légitime sur son soutien au processus politique et aux résolutions des Nations Unies.
Par rapport, enfin, à l’accueil réservé par le chef de l’Etat tunisien au chef de la milice séparatiste, la référence obstinée du communiqué tunisien à « l’accueil des invités de la Tunisie sur un pied d’égalité » suscite la plus grande surprise, sachant que ni le gouvernement tunisien ni le peuple tunisien ne reconnaissent cette entité fantoche. Il témoigne d’un acte d’hostilité aussi flagrante que gratuite, et qui n’a rien à voir avec la « tradition d’hospitalité tunisienne » qui, en tout état de cause, ne peut en aucun cas s’appliquer aux ennemis des frères et amis qui ont toujours été aux côtés de la Tunisie dans les moments difficiles.